Chef de file mondial en matière d’IA maritime
L’entreprise canadienne atlantique qui suit tous les navires, en tout temps
En tant que PDG de l’entreprise Global Spatial Technology Solutions (GSTS), basée en Nouvelle-Écosse, Richard Kolacz a consacré sa carrière à un exploit monumental : mettre au point la technologie permettant de suivre tous les navires du monde.
Ce travail d’une vie a débuté dans une entreprise spatiale en Ontario. Les garde-côtes américains et canadiens étaient à la recherche de solutions pour surveiller tous les navires de haute mer du monde entier, en permanence. En l’espace de neuf mois, M. Kolacz et son équipe ont conçu, construit et lancé un prototype d’engin spatial qui a prouvé que ce niveau de capacité de suivi à l’échelle mondiale était possible. Aujourd’hui, cette innovation canadienne est une réussite mondiale, et M. Kolacz et l’équipe de GSTS continuent d’assurer le contrôle de la circulation pour les navires du monde entier en utilisant une intelligence artificielle puissante et d’innover en la matière.
Avec un récent contrat fédéral à son actif, GSTS lance de nouvelles capacités avec le système OCIANA™ qui traite rapidement les données satellitaires avec d’autres ensembles de données recueillies auprès de sources océaniques, météorologiques et d’activités portuaires, fournissant ainsi des informations critiques pour la sécurité et la prise de décision.
« Contrairement à un avion, dont vous connaissez exactement l’heure d’arrivée parce qu’il est suivi tout au long du trajet, les ports et les terminaux, les cargos et les expéditeurs ne savent pas quand leur navire va arriver et si le poste d’amarrage est disponible. Donc, ce que nous faisons est d’assurer cette prévisibilité. Nous fournissons des renseignements plus précis sur le moment d’arrivée, ce qui est important pour tous les acteurs de la chaîne logistique », explique M. Kolacz.
Prédire l’imprévisible
L’industrie maritime est imprévisible de nature. Ce que GSTS fait, c’est fournir cette prévisibilité, en aidant les entreprises à réduire l’impact environnemental et les coûts, tout en améliorant la sécurité. Par exemple, la technologie de GSTS peut recommander une vitesse optimale pour les navires, ce qui réduit les émissions.
« Nous pouvons en fait économiser jusqu’à 100 millions de tonnes de CO2 par an et plusieurs milliards de dollars en coûts de carburant. »
— Richard Kolacz, PDG, GSTS
« Les modèles et les simulations que nous réalisons permettent de mieux contrôler les navires pour qu’ils maintiennent la bonne vitesse et arrivent au port au bon moment », explique M. Kolacz. « Cela fonctionne comme Google Maps lorsque vous conduisez votre voiture. Il vous indique qu’il y a des travaux de construction, alors il vous recommande de prendre un autre chemin ou de ralentir. Nous pouvons en fait économiser jusqu’à 100 millions de tonnes de CO<sub>2</sub> par an et plusieurs milliards de dollars en coûts de carburant. »
Une expansion à l’échelle mondiale
Lorsqu’un nouvel emplacement de GSTS a ouvert ses portes à Halifax en 2017, le plan était de cimenter les éléments de base de sa future croissance commerciale. Un contrat important récemment conclu va mettre ces éléments de base à l’épreuve.
M. Kolacz explique : « Nous avons récemment obtenu un contrat d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE), qui permet maintenant à tous les différents organismes gouvernementaux — le ministère de la Défense nationale, Transports Canada, la Garde côtière et l’Agence de la santé publique du Canada — de tester notre outil de gestion des risques, y compris la capacité de gestion des risques liés à la COVID. »
« Il s’agit donc de la première démonstration de certains des éléments de base que nous avons mis en place, et le gouvernement du Canada va maintenant pouvoir les utiliser et en faire la démonstration d’un océan à l’autre. Nous en tirons parti pour offrir la même capacité aux organisations internationales, aux organisations maritimes, partout dans le monde. »
OCIANA™ : une nouvelle ère pour le renseignement maritime
GSTS affirme que sa nouvelle plateforme — OCIANA™ — va changer le secteur maritime. Ce système de gestion de la circulation maritime permettra de connaître l’emplacement de chaque navire et fournira des indications sur la manière dont il doit se déplacer.
« Ce que les gens ne voient pas en coulisse, c’est qu’OCIANA™ peut intégrer toutes sortes de données », explique Kolacz. « Nous disposons d’informations sur les baleines, sur le transport maritime des marchandises, sur la pollution et sur la logistique; la possibilité de développer des applications à partir de ces renseignements est presque illimitée. C’est l’équivalent d’avoir un téléphone intelligent qui ne comporte aucune application, et nous développons les applications, à partir de toutes les sources de données disponibles. »
« […] nous recrutons donc des personnes titulaires de diplômes avancés, tels que des doctorats et des maîtrises, de partout au Canada et du monde entier. »
— Richard Kolacz, PDG, GSTS
Quel meilleur endroit que le Canada atlantique pour lancer la prochaine ère du renseignement maritime ?
Le Canada atlantique offre à GSTS la combinaison idéale d’une main-d’œuvre instruite possédant les bonnes compétences.
« Nous recrutons des personnes ayant terminé leurs études dans des établissements universitaires des Maritimes et possédant de bonnes compétences en matière de traitement des données », explique M. Kolacz. « Nous attirons également des talents du monde entier et nous recrutons donc des personnes titulaires de diplômes avancés, tels que des doctorats et des maîtrises, de partout au Canada et du monde entier. Il s’agit, selon nous, de créer la première capacité d’intelligence artificielle axée sur la mer la plus performante et la plus spécialisée au monde. C’est une étape très importante, et c’est ce qui se fait en Nouvelle-Écosse. »
De la vision océanique à la réalité
La façon dont la Supergrappe des océans du canada stimule le développement des technologies océaniques au Canada atlantique
Située à Mount Pearl, à Terre-Neuve-et-Labrador, Kraken Robotics est une entreprise de technologie marine axée sur la conception et le développement de capteurs et de véhicules sous-marins.
Kraken s’est fait connaître au milieu des années 2010 avec son système de sonar à ouverture synthétique (SAS) AquaPix® qui utilise un logiciel unique de formation de faisceaux conçu pour fournir une résolution extrêmement élevée à de très longues portées. Avec d’autres innovations telles que le traitement en temps réel à bord, un code plus rapide, un nombre de temps réduit pour visualiser les images et un stockage de données amovible, il n’est pas surprenant que l’équipe de Kraken ait été invitée à utiliser sa technologie lors d’une mission réussie dans l’Arctique pour localiser le HMS Erebus, l’un des navires disparus lors de l’expédition malheureuse de 1845 menée par le capitaine Sir John Franklin. Les principales applications se situent toutefois dans les secteurs de la défense et du pétrole et du gaz extracôtiers.
Développer les technologies océaniques de demain
Depuis sa célèbre découverte dans l’Arctique, Kraken a développé plusieurs de ses propres plateformes technologiques, dont un scanner laser 3D, un système de véhicule sous-marin autonome (VSA) et une caméra haute résolution. Kraken, qui ne cesse de progresser, est aujourd’hui un fournisseur de robotique en tant que service (RaaS) et d’analyse de données qui a des bureaux à travers le Canada atlantique.
« Le rôle de Kraken est de développer des innovations qui n’existent pas aujourd’hui », explique Bill Donovan, gestionnaire principal de programme de Kraken. « Si nous pouvons développer des produits qui sont plus grands et meilleurs que ce qui existe sur le marché aujourd’hui, nous pourrons être concurrentiels. »
« Le rôle de Kraken est de développer des innovations qui n’existent pas aujourd’hui. »
— Bill Donovan, gestionnaire principal de programme, Kraken Robotics
Transformer une vision en réalité
Cette philosophie a été mise en évidence lorsque Kraken a entrepris de développer sa dernière innovation. Ocean Vision n’était rien de plus qu’une vision il y a quelques années à peine, mais avec l’aide de la Supergrappe des océans du Canada, un pôle océanique national dirigé par l’industrie et créé pour développer l’économie océanique de manière numérique, durable et inclusive, Kraken a pu faire de cette technologie une réalité, en un temps record
« Dans le cadre d’Ocean Vision, qui s’est avéré être le tout premier projet approuvé par la Supergrappe des océans du Canada, nous avons conçu, développé et testé un nouveau système de lancement et de récupération autonome », explique M. Donovan. « Notre participation a été très importante pour la croissance de l’entreprise; elle nous a permis de prendre un projet que nous avions sur notre feuille de route des 5 à 6 prochaines années et, grâce à la Supergrappe des océans, de le réaliser dans un calendrier condensé de 36 mois. »
Une croissance survoltée
Non seulement l’aide de la Supergrappe a permis à Kraken de réduire de moitié le délai de développement d’Ocean Vision, mais elle lui a également fourni les bases d’une croissance rapide.
« Depuis lors, nous avons fait croître notre entreprise à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse en embauchant 42 personnes », précise M. Donovan. « Nous avons des partenaires de multiples industries et secteurs auxquels nous n’aurions probablement pas pu faire appel sans l’initiative de la Supergrappe des océans. »
Selon M. Donovan, ces partenariats ont permis à Kraken d’accélérer le développement et de décrocher d’importants contrats commerciaux avec la marine danoise et la marine polonaise.
« Dans le cadre de ce projet, nous allons fournir des systèmes complets de chasse aux mines; il s’agit d’un processus que nous avons entamé il y a plus de deux ans », explique M. Donovan. « Nous sommes arrivés parmi les quatre finalistes. Les trois autres entreprises avec lesquelles nous étions en concurrence sont de grands fournisseurs de la défense aux États-Unis et en Europe qui sont beaucoup plus grandes que nous et qui ont plus d’argent et plus d’employés, mais nous les avons surpassées, et nous les avons surpassées avec notre technologie. »
« Les trois autres entreprises avec lesquelles nous étions en concurrence sont […] beaucoup plus grandes que nous et […] ont plus d’argent et plus d’employés, mais nous les avons surpassées, et nous les avons surpassées avec notre technologie. »
— Bill Donovan, gestionnaire principal de programme, Kraken Robotics
Mettre le paquet dans le Canada atlantique
« Nous devons continuer à investir dans les océans », déclare M. Donovan. « Nous devons rester focalisés sur ce point. Mais je pense qu’il est vraiment essentiel que les gouvernements examinent la chaîne en entier, de la conceptualisation à la commercialisation en passant par le développement et les essais. Il est vraiment important de ne pas rester les bras croisés et d’attendre, mais plutôt de mettre le paquet et d’essayer d’accomplir le plus possible. Je pense que les possibilités sont là. Nous devons seulement les exploiter. »